De la coke en stock

Posted on juin 5, 2009

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Debout sur le gaillard d’avant, anthropopotame regardait l’horizon. Déjà 10 jours de mer et plus que quelques semaines pour attendre les cotes brésiliennes. Il serrait de sa main velue le bout de papier qu’il avait obtenu de Neverland avant de quitter la métropole. Enfin il tenait les bases de sa fortune, ou plutôt de son équipe de recherche. Un simple bout de papier. Une pauvre impression en noir et blanc sur une feuille A4. Même pas du beau papier; du pauvre 80 grammes blanchi au chlore. Même cette feuille représentait l’El Dorado pour tout enseignant chercheur: un permis de négrier. C’était l’équivalent du « 00 » de James Bond. Un permis de tuer. Ou plutôt un permis d’asservir, un droit d’esclavage: une HDR.
C’est vrai, il avait déjà eu des esclaves; des masters. Mais c’était pas pareil. Les masters sont obligés de faire un stage. Les thésards eux, ce sont des esclaves volontaires. En plus, ce n’était pas la peine de leur faire un baratin. Il suffisait de leur dire « Thèse » et ils accouraient en rêvant d’excellence, de progrès pour l’humanité, de contribution à l’histoire humaine. C’était si facile. Ils étaient si doux. Travailler la nuit? Mais bien sûr, le savoir ne peut attendre. Travailler le week-end? Pourquoi pas si une pierre à l’édifice de la pensée humaine peut être taillée. Des vacances? Un salaire décent? Un appartement salubre? mais pourquoi faire?
« Ah » soupira l’Anthropopotame « demain, je serai le roi du monde »

L’histoire a commencé ici.
Elle se poursuit et s’achève ici.

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